N° 157 : « La liberté éclairant le monde »

La minorité franco-protestante au Québec.

Bien que quasi invisible dans la mémoire collective, la minorité franco-protestante est présente en Amérique française depuis plus de quatre siècles. En effet, son premier représentant connu est le lieutenant-général Jean-François de La Rocque de Roberval. Malgré tout, il ne semble pas y avoir eu de communauté protestante organisée sous le régime français. Le texte de Jean-Samuel Lapointe offre une synthèse des connaissances sur cette période tout en examinant l’hypothèse d’une possible filiation entre les protestants de la Nouvelle-France et ceux qui suivront.

Le contexte religieux se transforme drastiquement après 1760 lorsque l’anglicanisme s’installe à titre de religion d’État. Cette Église tente, sans grand succès, de convertir la population francophone. La formation de communautés de langue française sera plutôt le fruit du travail de missionnaires européens arrivés dans les années 1830 comme la Suissesse Henriette Feller, dont l’œuvre et l’héritage nous sont présentés par Marie-Claude Rocher.

La formation de communautés de langue française sera plutôt le fruit du travail de missionnaires européens arrivés dans les années 1830 comme la Suissesse Henriette Feller, dont l’œuvre et l’héritage nous sont présentés par Marie-Claude Rocher.

Missionnaires et convertis deviennent rapidement la cible des foudres des membres du clergé catholique ultramontain, ce que le texte de Richard Lougheed démontre en puisant à travers divers exemples et anecdotes. Le tout n’empêche néanmoins pas les franco-protestants de se doter de lieux de culte, comme le montre Jean-François Caron en s’intéressant au cas de l’église protestante française de Québec.

L’hostilité de la part des catholiques s’estompe considérablement après la Révolution tranquille. Dans les années 1970 et 1980, les groupes évangéliques francophones assistent d’ailleurs à une vague de conversions qu’ils qualifieront de « réveil ». Paradoxalement, cette période voit aussi disparaitre le journal l’Aurore, une publication rassembleuse chez les franco-protestants depuis 1866, comme l’explique le texte de Jean-Louis Lalonde. 

Ce numéro de Cap-aux-Diamants présente également deux articles issus de son septième concours de textes en histoire destiné aux historiens et historiennes de 35 ans et moins. Compte tenu de la quantité et, surtout, de la qualité des propositions reçues, le comité de rédaction a décidé de publier les textes de William Riguelle et Emmy Bois, deux coups de cœur du jury qui avaient été écartés avec regret lors de la sélection des sept textes gagnants.

Julie Bérubé et Alex Tremblay Lamarche