N°147 : Notre pain quotidien. Histoires de pains et de boulangeries.

Quel plaisir d’entrer dans une boulangerie et de contempler un comptoir rempli de baguettes, de ficelles, de miches et de carrés, puis de se laisser enivrer par les bonnes odeurs du pain tout juste sorti du four! Il arrive également que l’on puisse apercevoir le boulanger ou la boulangère manipulant la pâte, la façonnant avant la levée ou enfournant le fruit de son labeur.

Tous nos sens sont alors en éveil et nous anticipons le plaisir de mordre dans cet aliment réconfortant. Ces petites boulangeries, que l’on qualifie d’artisanales, se multiplient dans les villes et les villages depuis quelques décennies.

Chacune a une identité qui lui est propre et nous propose des produits fabriqués à partir de différentes farines, souvent biologiques et locales. Ces produits se démarquent ainsi du pain tranché industriel qui s’est imposé aux familles québécoises au cours du XXe siècle. Bien que ce dernier demeure omniprésent sur les étalages des épiceries et des supermarchés, de nombreuses autres possibilités sont maintenant accessibles à un plus grand nombre de personnes.

Dix-sept ans plus tard, nous vous offrons une nouvelle incursion dans cet univers riche et fascinant.

À l’été 2004, Cap-aux-Diamants proposait un numéro thématique explorant le thème du pain et de la boulangerie. Dix-sept ans plus tard, nous vous offrons une nouvelle incursion dans cet univers riche et fascinant. Yvon Desloges nous propose d’abord un survol de l’influence du climat sur la production céréalière entre 1541 et 1831, mettant ainsi en évidence la vulnérabilité de la production et l’insécurité alimentaire découlant des variations du climat. Par la suite, Geneviève Sicotte aborde le sujet du pain sous l’angle de la culture. Elle cible plus précisément les évocations de la ruralité associées aux représentations du pain. Camille Choinière, pour sa part, nous raconte la petite histoire du grille-pain. Éric Giroux nous ramène ensuite dans l’environnement urbain et observe l’évolution de la boulangerie dans un quartier montréalais, le Centre-Sud, entre le milieu du XIXe et la fin du XXe siècle. Il laisse cependant à Joanne Burgess le soin de présenter une grande boulangerie industrielle qui s’implante dans ce quartier en 1929, le Pain moderne canadien, qui témoigne du rôle des minoteries canadiennes dans l’émergence de la grande boulangerie industrielle dans la première moitié du XXe siècle. Alain Gelly apporte ensuite quelques précisions sur le rôle des minoteries dans le développement du canal de Lachine et des infrastructures céréalières que l’on y retrouve. Jacques Saint-Pierre relate ensuite l’évolution de la boulangerie Samson, située à Lauzon. Cette boulangerie familiale, fondée en 1919, traverse le siècle en procédant à diverses acquisitions et en jouant un rôle majeur dans le regroupement de boulangeries menant à la création du groupe Multi-Marques. Finalement, Michèle Jean évoque le parcours singulier de la boulangerie Perron de Roberval, qui est demeurée indépendante et qui est aujourd’hui associée au réseau ÉCONOMUSÉE®, ce qui lui permet d’accueillir des visiteurs et de mettre en valeur le travail du boulanger.

Bonne dégustation!

Éric Giroux